- 24% des scientifiques se font demander «à l'occasion» ou «souvent» de modifier des informations dans des rapports, pour des raisons non scientifiques.

- 37% se sont vu interdire de répondre aux auestions dunpublic ou des journalistes.

- 50% ont été témoin de cas où la santé et la sécurité des Canadiens ou la protection de l'environnement a été compromise, à cause de l'ingérence politique dans les travaux scientifiques.

Sondage réalisé en octobre 2013 auprès de 4069 scientifiques travaillant pour des ministères et des agences du gouvernement canadien

La recherche canadienne menacée

Le gouvernement canadien a pris plusieurs mesures qui empêchent les scientifiques de s'exprimer depuis quelques années. En effet, le gouvernement consevateur en place depuis 2006 a interdit aux scientifiques qui travaillent pour lui de parler aux médias sans autorisation. Pourtant, ces scientifiques de la recherche gouvernementale ont pour rôle de fournir des données importantes qui aident le gouvernement à prendre des décisions éclairées, entre autres aux niveaux de l'environnement et de la santé.

De plus, la baisse de budget depuis 2011 a entraîné la fermeture de plusieurs centres de recherche gouvernementaux.

Depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre conservateur Stephen Harper, en 2006, on ne compte plus les scientifiques au service du gouvernement canadien qui ont ainsi perdubleur emploi ou qui ont été contraints de réorienter leurs recherches. Ceux qui restent sont privés du droit de communiquer librement aux journalistes les résultats de leurs études, surtout lorsqu'elles braquent les projecteurs sur les dommages à l'environnement causés par l'exploitation des ressources naturelles.

La grogne est telle qu'à l'été 2012, et à nouveau à l'automne 2013, quelques milliers de scientifiques, vêtus de leur blouse blanche et pancartes à la main, sont descendus dans les rues d'Ottawa, la capitale, et de plusieurs autres villes canadiennes pour dénoncer ce que certains appellent la «guerre du gouvernement Harper contre la science».

Dominique Forget, La Recherche (juin 2014)

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